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2/12 : Autisme I

25,00

Cela est rare, il nous a fallu deux numéros successifs pour nous expliquer à propos des autismes : un colloque de l’Association Française de Psychiatrie associé à de nombreuses publications complémentaires. J’ai bien dit des autismes, non pas qu’il n’y ait pas de nombreux signes communs, mais il serait malhonnête de mettre sur le même plan les manifestations précocissimes, les apparitions secondaires, le syndrome d’Asperger, les retraits massifs, et d’un point de vue thérapeutique, les traitements très précoces, les évolutions favorables, l’absence du langage, les autistes enfant et le devenir des adolescents et des adultes.

N°2/12 : Autisme I

ÉDITORIAL

Yves MANELA

 

Cela est rare, il nous a fallu deux numéros successifs pour nous expliquer à propos des autismes : un colloque de l’Association Française de Psychiatrie associé à de nombreuses publications complémentaires. J’ai bien dit des autismes, non pas qu’il n’y ait pas de nombreux signes communs, mais il serait malhonnête de mettre sur le même plan les manifestations précocissimes, les apparitions secondaires, le syndrome d’Asperger, les retraits massifs, et d’un point de vue thérapeutique, les traitements très précoces, les évolutions favorables, l’absence du langage, les autistes enfant et le devenir des adolescents et des adultes. La bataille autour de l’autisme mérite plusieurs commentaires soulevés par de nombreux professionnels et quelques associations de familles depuis longtemps. Les centres proposant des traitements spécialisés et une aide aux parents, avec de nombreux intervenants, sur une durée longue existent depuis des décennies dans les secteurs de psychiatrie comme, par exemple, les hôpitaux de jour pour jeunes enfants et pour enfants. Mais ces structures ont toujours été peu nombreuses et situées dans les villes les plus importantes. Beaucoup de régions se sont trouvées sous équipées, ce qui est aussi vrai dans d’autres domaines de la psychiatrie. Pour les autistes adolescents, la raréfaction est encore plus importante, et que dire des traitements des adultes ! On ne peut tenir les acteurs du soin comme les plus responsables alors que les choix politiques ont empêché l’ouverture de nouveaux centres souvent faute de moyens. Et que dire du choix de « l’exportation » en Belgique d’une part importante des soins des plus âgés. Ces centres ne sont pas mis en question, mais on voudrait nous faire oublier vite les difficultés rencontrées pour développer les lieux de soins nécessaires. Souvent la violence des remises en question veut balayer les acquis. Sous prétexte d’évacuer la psychanalyse (Bettelheim exerçait il y a 60 ans) alors que cette psychanalyse était le plus souvent une psychanalyse « sans divan » de réflexion relationnelle, où les thérapies accompagnent des traitements à plusieurs intervenants de plusieurs disciplines, le choix de la suppression radicale de tels traitements et les préconisations d’une nouvelle classification parmi les handicaps font basculer les méthodes vers des stimulations des techniques cognitives et une « éducation » prioritaire. Beaucoup de choses étaient à revoir et à critiquer surtout dans les causalités et chez certains qui ne prenaient pas en compte le désarroi majeur des familles. Mais nous risquons à nouveau une incompréhension scientifique et une mésalliance entre les recherches cliniques et les développements neurocognitifs. Espérons qu’une fois les excès passés il y aura un recentrage des questions que soulèvent l’autisme et un véritable travail commun des chercheurs et des cliniciens comme cela se fait dans plusieurs services. Ces numéros reprennent beaucoup des aspects mis à la discussion ces dernières années. La liste est longue : l’extension diagnostic et la non séparation erronée des autismes des autres psychoses infantiles, l’importance des traitements précoces, la prise en compte de l’ensemble de la personnalité de l’enfant et de son développement libidinal et relationnel, la question de l’intégration qui se veut systématique, l’importance des traitements longs, et le décalage qui devrait permettre de prolonger les traitements d’adolescents au-delà de 20 ans, l’accompagnement des parents, les traitements spécifiques des adultes, l’importance des recherches neurocognitives et des réflexions pluridisciplinaires. Il aurait été souhaitable de faire un numéro entier sur la question de l’intégration scolaire, des « ulis », et de la formation des enseignants et des aides scolaires. Nous le ferons j’espère bientôt. Il se trouve que nous publions sur l’autisme alors que nous sommes en deuil. Nous avons perdu récemment plusieurs collègues qui ont exercé toute leur vie comme pionniers dans le traitement des psychoses de l’autisme et du déficit. Je pense à Michel Soulé et à Roger Misés qui participe par sa clairvoyance à ces numéros. Nous lui consacrerons cette année un numéro spécial accompagnant un colloque de l’Association Française de Psychiatrie. Bonne lecture polémique