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4/12 : Les classifications, un choix conceptuel ?

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4/12 : Les classifications, un choix conceptuel ?

Voir un nouveau patient pour un psychiatre, c’est d’abord une rencontre, la mise en place d’une relation particulière. Les symptômes, l’histoire des troubles, « l’entour » du récit familial, les effets du dialogue, ce qui reste sous silence, tout concourt à produire un tableau clinique.

4/12 : Les classifications, un choix conceptuel ?

EDITORIAL

Yves MANELA

Voir un nouveau patient pour un psychiatre, c’est d’abord une rencontre, la mise en place d’une relation particulière. Les symptômes, l’histoire des troubles, « l’entour » du récit familial, les effets du dialogue, ce qui reste sous silence, tout concourt à produire un tableau clinique. Dans un temps second sa mise dans un ordre particulier va permettre au praticien, à partir de ses connaissances psychopathologiques de proposer un diagnostic qui est toujours issu d’une classification. Toute classification, aussi fiable soit elle, contient son poids d’idéologie et peut être analysée comme telle qu’elle soit symptômatique, syndromale, ou structurale. Les cliniciens français ont cherché à faire évoluer les classifications en cherchant le « mouton à cinq pattes » qui s’approcherait le plus possible d’une bonne description tout en proposant des constructions dynamiques plus près des mouvements que des états figés. La classification française, modifiée à plusieurs reprises s’est voulue classificatrice mais aussi dynamique en se donnant une référence à la personnalité en son entier. Si on prend l’exemple des dysharmonies, les symptômes y sont détaillés mais l’étude de la personnalité permet de proposer des hypothèses dynamiques. Certes on y reconnaît une idéologie de fond au delà de la description cognitive, l’apport de la psychanalyse à la psychiatrie. C’était pas mal trouvé !!!!

Le récent colloque de l’Association Française de Psychiatrie nous sert de base à ce numéro. Ce n’est pas le premier que nous publions sur ce thème, et pourtant, nous commençons à être quelque peu découragés. Voici pourquoi.

D’abord on nous annonce l’arrivée de la CIM 11 et le DSM5 qui devraient devenir nos classifications. Les mises en pont de la classification française et de la CIM10 n’auront servi à rien. L’hôpital de jour pour adolescents que je dirige à transmis la liste diagnostic de ses patients à l’ARS, rédigée par notre DIM. Le résultat est aberrant. 31% de TED et plus de 20% de formes schizophréniques diverses. C’est simple : sont évacuées toutes les formes de psychoses et de dysharmonies au profit des troubles envahissants du développement et la schizophrénie envahit les diagnostics d’attente tout en écrasant le nombre d’états limites… On cote exact et on transmet de faux diagnostics par la magie d’une classification grossière qui avilie la psychiatrie et qui donne des résultats nationaux aberrants.

La CIM10 n’est pas acceptable parce que ce n’est pas une classification assez développée. Quant au DSM à idéologie franche et symptômatique il aura des conséquences en retour sur la clinique et le soin, c’est ce que ses promoteurs recherchent. Il est probable qu’il sera à la source d’une psychiatrie à deux vitesses :
d’un côté le traitement du signe cible et de l’autre ceux qui garderont une véritable psychopathologie.

Nos administrateurs imposent une classification aux médecins. Les conséquences, les erreurs et l’idéologie thérapeutique que contient une telle classification aura des conséquences.

Qu’elles ne soient pas imputées aux praticiens !!!

 

SOMMAIRE :
  • Serge TISSERON : Curiosité de cabinet, p. 3
  • Yves MANELA : Editorial
  • Jean-Jacques KRESS : Ethique et classifications
  • Maurice CORCOS : 10 bonnes raisons de voter DSM ou le retour de l’homme sans qualité
  • Patrick HARDY, Aude DELCRUZE : « Pourquoi le DSM »
  • Marc KIRSCH : « Sur la classification et sa signification en psychiatrie. »
  • François CHAPIREAU : Les classifications des handicaps
  • Xavier BRIFFAULT : Sur la classification et sa signification en santé (mentale) publique. »
  • Jean GARRABE : Spécificités historiques des principes classificatoires en psychiatrie
  • Samuel LEZE : L’attribution des identités morales. Perspective anthropologique sur les catégorisations de la personne
  • François KAMMERER : Conclusion du colloque