Les parentalités

ARGUMENT :

L’individualisme signe notre société occidentale, mais reste un processus complexe dont les sources multiples remontent au début du XIX siècle.

 Cette révolution ontogénique est marquée par la conception d’un humain qui s’affranchit d’une nécessité téléologique et dont le corps propre devient l’épicentre de son être. Schopenhauer met en avant le primat des Willes, S. Freud celui de la libido, et P. Ricœur reconnaît le désir comme la marque du vivant.

 En parallèle, la biologie n’a pas été en reste : de la découverte de la fécondation et de celle de la théorie de l’évolution au cours des années 1850, à celle des mécanismes biochimiques de l’hérédité (ADN, ARN) au cours des années 1950, l’humain apparaît dans toute sa contingence, alliant hasard et nécessité, et pour lequel, comme l’ont souligné les existentialistes, l’existence précède l’essence. L’humain, livré ainsi à lui-même, doit se construire tout en étant pris par le vertige de son angoisse existentielle qui n’est transcendée que par son rattachement à ses semblables, ce qui lui donne l’illusion d’une existence inscrite dans l’histoire de son environnement affectif, social et politique. 

Au cours des années 1970/80, cette perspective du primat de l’individu a connu une accélération extraordinaire. Parmi les marqueurs de cette dernière, on peut citer, le développement de l’usage de la contraception permise par la loi de 1969, la reconnaissance du divorce par consentement mutuel en 1975, la loi sur l’IVG en 1974, l’abandon par l’OMS de l’homosexualité en tant que maladie en 1992, le développement des aides médicales à la procréation et les prémices de la nécessité du consentement dans les relations sexuelles.  Ce catalogue à la Prévert regroupe tout un ensemble de faits et d’évolutions qui convergent et posent, au-delà de la question de la parenté, celle de la parentalité, qui devient plurielle.

Cet « individualisme existentiel » marque une rupture fondamentale et traverse encore en profondeur la société, dont de nombreuses franges restent imprégnées par la représentation socio-politique d’une transcendance.

Nous nous proposons cependant de penser les nouvelles formes de parentalités qui en résultent de manière pragmatique, telles qu’elles se présentent aujourd’hui.

 On se demandera :

– en quoi, notamment, elles modifient l’exercice et la pratique de l’expérience et donc du vécu d’être parent.  

-comment évolue le regard des parents sur l’enfant à naître dans ces nouvelles formes de parentalités : enfants issus des multiples possibilités qu’offrent les aides médicales à la procréation à travers les diverses législations européennes, enfants élevés dans des familles monoparentales, recomposées, homoparentales, sans manquer d’aborder la thématique de l’adoption qui demeure toujours d’actualité.

-dans quelle mesure la notion même de l’autorité parentale peut être remise en question et d’une manière générale que veut dire aujourd’hui être parent aux yeux du sujet, de ses enfants, de la société et de la loi.

– Comment mettre en résonnance, dans une perspective dialectique, ces nouvelles parentalités avec l’évolution profonde de notre société. L’« individualisme existentiel » n’est, en effet, qu’une des facettes de l’expérience humaine qui ne « sait » pas faire l’économie des relations sociales ; la particularité de l’être humain, comme le souligne M. Godelier, étant de produire de la société.

On abordera également :

-les facteurs, qui peuvent être source de traumatismes psychiques à même de provoquer des dysharmonies psychiques, voire des troubles psychiques, tant chez le parent que chez l’enfant, dans les différentes formes actuelles de parentalités, telles que les familles monoparentales, homoparentales, recomposées et aussi dans le cadre des aides médicales à la procréation et de l’adoption.

 – l’impact de ces parentalités sur les relations entre les parents et les professionnels de santé, avec notamment la place de l’attachement, de l’empathie et de la résilience dans la conduite des prises en charge psychothérapiques.

-l’impact de ces parentalités sur le développement psychologique, voire cognitif, des enfants et les accompagnements qui en résultent.

-la participation éventuelle de l’ensemble des partenaires intervenant autour de l’enfant et des parents afin de mobiliser les compétences parentales.

Lieu :  

AQNDC – Salle de Conférence Notre Dame – 92bis boulevard du Montparnasse – 75014 PARIS

Accès : 

Métro : Montparnasse-Bienvenüe (lignes 4, 6, 12, 13) – Vavin (ligne 4) – Edgar Quinet (ligne 6) – Notre-Dame-des-Champs (ligne 12)

Durée de la formation :  

9h00-12h00 et 14h00-18h15 (7h15)

Clôture des inscriptions : 

en ligne le 21 mars 2024 à 12h00 mais possibilité de s’inscrire sur place

Objectifs : 

• Communiqués ultérieurement

Public concerné : 

Formation pour adultes. Tous professionnels médicaux en particulier de la psychiatrie et du champ de la santé mentale. Tous publics concernés ou intéressés par les questions de psychiatrie ou de santé mentale, à titre personnel ou professionnel;

– Pour le DPC ( en attente de validation) : 

• Libéraux,
• Salariés en centres de santé conventionnels,
• Salariés des établissements de santé et/ou des établissements médico-sociaux

Accessibilité aux personnes en situation de handicap :

Pour savoir si nos formations sont accessibles en situation de handicap, contactez-nous au 01 42 71 41 11.

Pré-requis :  

Pas de pré-requis pour cette formation

Moyens :  

• Moyens pédagogiques et techniques :
  • Salle avec vidéoprojecteur
  • Outils pédagogiques usuels
• Modalités de contrôle des connaissances :
  • Évaluation à chaud par QCM
  • Feuille émargement par demi-journée

Annulation :  

• • Des frais de dossier de 40 euros seront retenus pour les annulations demandées avant le 10 mars 2024
  • Aucun remboursement d’inscription ne sera possible après cette date.

COMITÉ SCIENTIFIQUE ET D’ORGANISATION :

Jean-Louis GRIGUER,

 Maurice BENSOUSSAN,

 François KAMMERER,  Antoine LESUR,

Lydia LIBERMAN-GOLDENBERG