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ASSOCIATION FRANÇAISE DE PSYCHIATRIE

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Toute l’actualité des congrès et DPC passés et à venir

 

Colloque à venir : 

les 28 et 29 juin 2024,  Cette obscure identité du désir

CETTE OBSCURE IDENTITÉ DU DÉSIR

L’ASSOCIATION FRANÇAISE DE PSYCHIATRIE 

PROPOSE

les Neuvièmes Rencontres de Suze la Rousse 

en présentiel 

sur le thème 

CETTE OBSCURE IDENTITÉ DU DÉSIR 

le vendredi 28 juin et samedi 29 juin 2024, 

au Château de Massillan à UCHAUX (84)

ATTENTION CHANGEMENT DE LIEU

ARGUMENT

 

Désir, encore un mot, qui, malgré l’évidence de son usage quotidien, nous déroute dès lors que nous tentons de le circonscrire en tant que concept.

Associé en un tissage fin avec l’amour et le Beau dans le Banquet de Platon, mêlant absence et présence dans son étymologie, le désir est aspiration mystique, voire divine, quand il se love dans la Sehnsucht des romantiques allemands, ou aspiration charnelle qui résonne avec la concupiscence. Il interroge sur ses rapports avec les instincts, les pulsions, les besoins, la volonté.

Le désir paraît échapper à toute tentative d’en saisir la réalité, telle une particule quantique. Doit-il être appréhendé en se focalisant sur ses objets, mais leur ensemble est infini, aussi vaste que celui résultant de la réunion de notre environnement, de nos valeurs humaines et de nos représentations imaginaires ? Peut-il être défini à partir de son but, le plaisir, mais une ambiguïté sémantique persistante peut nous enfermer dans une boucle infiniment répétée nous transformant en un hamster dans sa roue : le mot Lust, en effet, est traduit par plaisir quand on évoque le principe de plaisir, mais aussi par désir et envie dans les acceptions vernaculaires ? Oserait-on tenter de le caractériser par une fonction adaptative, au risque de tomber dans un travers utilitaire et de le réduire à un processus biologique, car ses prémisses apparaissent très précocement avant la conscience réflexive et l’accès au langage dans le maelstrom du bouleversement émotionnel de la première phase de l’attachement, la phase de protestation ?

Alors ne faudrait-il pas convoquer Paul Ricoeur, pour lequel le désir, à l’instar de l’émotion, signe le vivant ? Dans cette perspective, son identité est un processus dynamique qui, en s’ancrant dans le corporel, permet d’incarner le manque, voire l’aspiration vers, ou à. Disposition à agir et à se représenter, le désir aiguillonne la volonté, il lui confère sa valeur. Dans l’élan qu’il éveille, dans la force qu’il impulse à nos actes, dans le plaisir qu’il procure, le désir participe à notre sentiment d’identité individuelle tout autant qu’au fondement de l’amour, du bonheur et du faire société.

Mais l’évidence du désir n’est pas un fait acquis pour tous. Il reste un processus fragile dont les dérèglements occupent un vaste domaine de la psychiatrie, les plus reconnus sont ceux du domaine des névroses, de celui des perversions et enfin de celui de la dépression.

Ce colloque s’articule autour de trois sessions, selon les thématiques suivantes :

  • approcher l’identité du désir à travers la place qu’il occupe dans différentes disciplines (psychanalyse, psychologie, philosophie, anthropologie et sociologie, biologie) ;
  • discuter de son importance dans la formation de l’identité individuelle en évoquant notamment les questions très actuelles des identités de genre et des désirs d’identification à travers les réseaux sociaux, ainsi qu’en abordant les conflits qu’il peut y avoir entre désirs individuels et désirs collectifs, ce qui suscite de nombreux débats éthiques ;
  • proposer une typologie des troubles dans lesquels une dysharmonie du désir perturbe l’identité globale du sujet (états limites, addictions, personnalités narcissiques, anorexie, pervers-narcissique).

Antoine LESUR

COMITÉ SCIENTIFIQUE ET D’ORGANISATION :

Jean-Louis GRIGUER, Maurice BENSOUSSAN, Michel BOTBOL, Sabine DEBULY, Jean-Pierre CAPITAIN, Alane KADOURI, 

François KAMMERER,  Antoine LESUR, Lydia LIBERMAN GOLDENBERG, David SOFFER